comme dans un arbre suspendue au-dessus de nos terres
je vous voyais amours perdues
marchant haletant marchant
sur les plaines
les émotions tailladent les cœurs à la boutonnière
multiple face à mon MOI agissant
foulée mon corps du cœur qui reste
la politesse des paroles et la petitesse des chagrins
voyant pas à pas comment vivre après
des bras dociles qui broient maintenant du noir
blessure de rupture qui part au combat
autrefois au-dessus de tout ça je vous voyais amours perdues
mon rêve pointu en bandoulière bringuebalé sur vos corps nus lacère la peau guerrière
marchant haletant marchant
les amours perdues musent une marche militaire
émoussant en piétinant la sensation la perte
dans le jardin du corps des petites morts fredonnent cet air connu
comme dans une pluie descendue reliant le sol au ciel
je suis allée à vos côtés amours perdues
nos cœurs acérés battant le rythme le ventre à terre
amours tombées
dans la poussière d’arsenal dissonant
la poudre laboure les yeux
le barda lourd du passé pèse sur nos gestes
creux
élargissent les tranchées
rampant haletant rampant
je ferme les étoiles de minuit qui s’emballent pour y voir plus clair
une à une follement cueillie
remplissant le vide intérieur de mains sombres d’autant de forgerons
seule face à mon MOI mugissant
fragilisée mon cœur du corps qui reste
une complainte de feux de paille en tête
déposant au fond du ventre comme une vérité bête suspendue à nos lèvres :
là où la peau est fine
c’est là que les sentiments poussent
et repoussent
dans le jardin du corps